Championnats du monde Ironman 2025 à Nice : récit de course
Le chemin jusqu'ici
Entre 2012 et 2019, j'ai bouclé sept triathlons distance Ironman : deux parcours relativement plats et cinq épreuves "extrêmes" du circuit Xtri World Tour. Puis sont arrivés le Covid en 2020 et la naissance de mon fils en 2021. Deux années où les prioritées avaient changé.
En 2024, je me suis lancé un défi : reprendre la compétition à Hambourg et tenter de battre mon record personnel, établi à 10h52 au Challenge Roth en 2012. Objectif atteint avec un chrono de 10h35. Satisfait, mais pas complétement. J'avais eu un gros passage à vide en vélo. Passer sous les 10 heures me semblait accessible.
Une nouvelle approche en 2025
Pour franchir ce cap, j'ai fait appel à un coach (Ksendurancetraining). Mon volume d'entraînement hebdomadaire est passé de 9 heures en 2024 à environ 12 heures en 2025 en période de préparation. L'accent a été mis sur l'amélioration de la durabilité, mon point faible malgré les années d'expérience sur la distance.
Le 1er juin, je me suis présenté à l'Ironman 70.3 de Tours confiant et bien préparé. Résultat : 155e sur 2 500 participants en 4h25. L'objectif des moins de 10 heures paraissait atteignable !
La grosse échéance de la saison est arrivée le 29 juin avec l'Ironman de Francfort. [Lien vers l'article dédié] .
La barre des 10 heures n'est pas tombée : la chaleur et une fin de marathon difficile m'ont coûté cher. J'ai terminé en 10h14, 314e sur 2 500 participants. Mais j'étais malgré tout super heureux, car ce chrono m'a permis de décrocher un slot pour les championnats du monde Ironman 2025 à Nice. Le dernier de ma catégorie amateur 35-39 ans : 12eme/12.
Une préparation condensée
Qualifié fin juin pour une course le 14 septembre : le délai était court. La préparation pour Francfort ayant été solide, il a fallu poursuivre sur cette lancée en restant pleinement mobilisé, malgré l'envie de couper. Habituellement, le mois d'août est l'occasion de souffler un peu. Cette année, ce n'était pas le cas.
J'ai eu l'agréable surprise de trouver des partenaires pour m'accompagner dans cette aventure : l'entreprise Tubauto, le groupe Hörmann, le Domaine des Sénons et mon club, Sens Triathlon (principalement soutenu par Leclerc Sens). Merci également à Jeannin pour la location du véhicule.
J'arrive à Nice confiant. Physiquement, je suis prêt. Je sais aussi que sur ce parcours vallonné, passer sous les 10 heures n'est pas possible pour moi et que le classement sera anecdotique face au niveau international. Mon objectif : réaliser un bon marathon pour valider mes progrès en durabilité.
Le jour J
Le matin se passe sereinement. Nous arrivons sur place suffisamment tôt pour éviter le stress. Vraiment heureux d'être là avec ma femme et ma famille venus m'encourager. Le départ des professionnels est impressionnant. Première pour moi : un hélicoptère au-dessus de nos têtes pendant la course.
La natation se déroule bien. J'essaie de ne pas trop forcer pour préserver mes forces. L'eau est d'un bleu limpide, un vrai plaisir. Ça change des lacs bourguignons où l'on ne voit rien. Je boucle les 3,8 km en 1h07.
Je m'élance sur le vélo. Les repères sont différents des courses habituelles : le niveau général est nettement supérieur. J'essaie de rester concentré. La première partie est rude avec l'ascension du col de l'Ècre et un vent défavorable. J'avais estimé les 180 km en 6 heures, mais je passe au km 90 en 3h30, bien loin des 30 km/h visés. Je décide alors de vraiment lever le pied. La fatigue s'accumule et l'épreuve est encore longue. Le retour est heureusement plus facile. En relâchant sur la seconde partie, je termine le vélo en 6h07, finalement assez proche de mon estimation initiale. Je pose le vélo relativement frais.
Je pars sur le marathon à l'allure haute que je m'étais fixée, porté par de bonnes sensations. Le parcours consiste en quatre allers-retours sur la Promenade des Anglais. Les leaders me doublent : leurs allures sont impressionnantes. Tout se passe bien jusqu'au km 27, la digestion commence à être compliquée. J'abandonne les gels et tente de continuer en avalant du coca et de l'eau. Je ne m'écroule pas non plus, mais l'allure faiblit et le ressenti est pénible. Je sais que c'est bientôt terminé.
Au km 40, la ligne d'arrivée n'est plus loin et la douleur s'efface. Je vois que le marathon en moins de 3h40 est jouable. J'accélère. Je franchis la ligne en 3h39 au marathon, 11h03 au total. 720e sur environ 2 300 partants.
L'après-course a été plus compliqué : grande fatigue et vomissements 15 à 20 minutes après l'arrivée. Mais dès le lendemain, tout allait mieux.
Bilan
Je suis vraiment très content et fier d'avoir eu la chance de vivre une fois dans ma vie des championnats du monde Ironman.
Merci à ma famille, mes amis, mes partenaires et mon coach de m'avoir accompagné dans cette belle aventure.
Pour 2026, direction l'Ironman de Tours ! La suite au prochain épisode.