Patagonman 2019 : un triathlon au bout du monde
Le 1er décembre 2019, j’ai participé à la seconde édition du Patagonman Xtrem Triathlon, dans la région d’Aysén, au Chili. Retour sur une course inoubliable.
Le lieu
Pas évident de venir ici pour les Européens : Coyhaique, la principale ville de la région, se situe en Patagonie, côté chilien.
La première fois que je me suis renseigné sur la course, j’ai rapidement simulé un itinéraire sur Google Maps :
Santiago → Coyhaique : 1 700 km et 26h de route 😅
Pour comparer, Lille → Marseille, c’est « seulement » 1 000 km pour un peu plus de 9h de route.
Pas le choix : il faut prendre l’avion.
Air France pour faire Paris → Santiago, puis la compagnie LATAM pour Santiago → Balmaceda (à côté de Coyhaique).
Le parcours
🏊 Natation
J’avais de grosses inquiétudes à ce sujet. L’eau était annoncée à moins de 10°C, et aucun raccourcissement n’était prévu, contrairement au Norseman 2015.
3,8 km dans un fjord glacial, sans compromis !
🚴 Vélo
Un parcours vallonné, voire franchement montagneux sur la fin.
Le vent, généralement venant de l’ouest, nous pousse une bonne partie du trajet – un vrai atout !
Mais les conditions ne sont pas simples : 7 zones de travaux sur les 180 km, certaines portions non bitumées… Certains concurrents ont même opté pour un vélo gravel !
🏃 Course à pied
À la différence d’autres triathlons extrêmes, aucune assistance n’est autorisée entre le km 0 et le km 30 du marathon.
L’organisation prévoit deux ravitaillements : un au km 10, l’autre au km 20. Il faut donc être le plus autonome possible.
Avant-course
Nous sommes arrivés sur place le mardi 26 novembre, soit 6 jours avant la course. L’occasion de repérer les lieux et de visiter un peu.
Notamment une superbe randonnée au Cerro Castillo, juste à côté de T2. De là-haut, on a une vue imprenable sur une bonne partie de la course à pied.
(Oui, oui, c’est bien de la neige qu’on voit sur les photos ^^)
Le vendredi, c’était le retrait des dossards et la « swim social » pour tester la température de l’eau.
Samedi, briefing de course et direction Puerto Aysén pour la dernière nuit.
Jour de course
Réveil à 2h15.
Installation du vélo à 3h30 dans un parc bien trop petit pour le nombre de participants — pas simple de trouver une place 😅.
À 4h, embarquement de tous les participants dans le bateau. Il fait froid, le stress monte. On court à l’intérieur pour essayer de se réchauffer.
L’attente est longue et pesante. On grelotte déjà avant même de se jeter à l’eau.
🏊 Natation
À 5h20, tout le monde est dans l’eau.
J’opte pour une allure relativement rapide afin de sortir vite.
Je boucle les 3,8 km en 1h07 — un temps plutôt moyen par rapport à mes autres Ironman, mais je sors bien placé.
🚴 Vélo
La transition est longue. Heureusement que Marie est là pour m’aider, car avec le froid, se changer seul est quasiment impossible.
Je pars confiant. Je me sens bien.
L’objectif est clair : gérer.
Ma préparation a été chaotique, et la course est longue.
Le circuit est sublime, c’est un vrai plaisir.
Je pose le vélo après un peu moins de 7h. Fatigué, mais motivé.
🏃 Marathon
Particularité : Marie ne pourra m’assister qu’à partir du km 30.
Je pars donc très chargé, avec mon CamelBak.
La première partie est la plus dure : trail, longues montées…
Jusqu’au km 10, tout va bien.
Mais là, coup dur : le ravito pris à la transition ne passe pas.
Écœuré, je n’arrive plus à rien avaler.
Au km 20 : plus de batterie dans la montre… et presque plus dans les jambes non plus.
Les 10 km suivants sont interminables.
Je me souviens d’avoir vu un pont au loin, avec ce qui semblait être des voitures.
Mais une fois au pont : rien. Encore 3 km à faire. C’était l’enfer 😩.
Enfin… Marie !
Au km 30, je retrouve Marie. Je suis en sale état, mais soulagé.
Comme dans tous les triathlons extrêmes, à partir de là, on savoure.
Je sais que j’irai au bout.
Une arrivée magique
Quelle joie en franchissant la ligne d’arrivée.
C’est une course exceptionnelle, dans un lieu unique, avec une organisation au top.